Souvenirs de Ruhama

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ea-52 ans d'Alya des juifs du Maroc
ea-52 ans d'Alya des juifs du Maroc

eb-Le camp de Mazagan dans les environs de Casablanca
eb-Le camp de Mazagan dans les environs de Casablanca :

En 1949, l'Agence juive par le biais d'une association de bienfaisance "Kadima" (En avant) ouvre des bureaux à Casablanca.

Elle crée à Mazagan, à proximité de Casablanca, un  important camp de transit qui accueillera jusqu'à 20000 candidats à l’émigration vers Israël.

Le camp a été fermé par les autorités Marocaines  le 2 Mars 1956, jour de l'indépendance du Maroc, afin d' arrêter cet exode.

 Mais l’émigration a continué dans la clandestinité (voir à ce sujet l’excellent témoignage de Dan Knafou sur ce même Blog intitulé "les mouvements de jeunesse au Maroc")

 


ec-Chateau de Cambous en France
ec-Chateau de Cambous en France :

Le château de Cambous,loué par l'agence juive dans les années 1955/1960 a accueilli plusieurs centaines de candidats à l’émigration  originaires pour la plupart du Maroc mais également de tunisie et dans une moindre mesure d’Algérie

En lien un document relatif à la visite effectuée Par Madame Eleanor Roosevelt à la Herbert H. Lehman Homme (Cambous) et au Grand Arénas en mars 1955.
le compte-rendu de visite, par Mme Eleanor Roosevelt elle-même, peut être lu, en anglais, sur le site My day by Eleanor Roosevelt, aux chroniques des 18 et 19 mars 1955.

http://www.ina.fr/video/RAF04027558/visite-de-madame-roosevelt-au-camp-de-l-arenas.fr.html

 

                                                              


eca  Bal au Chateau de Cambous
eca Bal au Chateau de Cambous :

Egalement une photo prise lors d'un Bal organisé dans l'ancien mess militaire de la Maison d'enfants israélites de Cambous (Herbert H. Lehman home, à Viols-en-Laval, Hérault) à l'occasion de la visite de Mme Eleanor Roesevelt en mars 1955

(Archives familiales Pépin, Histoire du château de Cambous par Christian Pioch, à paraître prochainement).


ed-Passeports collectifs
ed-Passeports collectifs :

  L’exode juif, de Mohammed V à Hassan II
“Durant le protectorat, l’émigration des juifs marocains vers Israël était tout à fait légale. Les partants se voyaient même remettre des passeports français avant d’effectuer le grand voyage. Mais tout le monde n’avait pas le droit de partir : il y avait quand même une politique de quotas.

Au lendemain de l’indépendance du Maroc, Mohammed V ne voulait plus laisser partir les juifs marocains. Il devenait difficile d’obtenir un passeport lorsque vous étiez juif, même si c’était pour se rendre ailleurs qu’en Israël. Le sultan considérait que les juifs étaient de très bons candidats pour assumer des postes de responsabilité au Maroc, et il craignait une sorte de fuite de cerveaux qui handicaperait un Maroc alors fraîchement indépendant. Le Mossad a alors réagi en montant l’opération dite Encadrement, conjointement avec l’agence juive de l’immigration. Le but était de sortir des juifs du Maroc, mais clandestinement. Des agents du Mossad ont d’abord fait le tour du royaume sous de fausses identités, rencontrant les juifs désirant quitter le pays. Ils les enregistraient et les faisaient embarquer dans des navires de contrebandiers en direction de Sebta et de Gibraltar. D’autres migrants juifs prenaient plutôt l’avion, avec de faux papiers mis à leur disposition par les agents israéliens. Après la mort de Mohammed V et l’arrivée de Hassan II au pouvoir, les choses vont totalement changer. Les Israéliens, peu satisfaits du faible nombre de juifs qui arrivaient à quitter le Maroc dans ces conditions, voulaient plus. Ils entament des négociations avec les responsables marocains dans ce sens. Les rencontres entre Marocains et Israéliens ont eu lieu, d’abord à Casablanca, ensuite à Paris puis à Genève. Elles se termineront par la conclusion d’un accord. C’est ainsi que 76 000 juifs ont quitté le Maroc entre 1961 et 1964. Leurs passeports collectifs étaient signés de la main du général Oufkir, qui a chapeauté toute l’opération. Les migrants transitaient par Gibraltar ou Marseille. Les responsables marocains auraient perçu, à titre de compensation, quelque chose comme 250 dollars par tête (de migrant juif) des mains des Israéliens”.

 

Sources :

Mehdi Sekkouri Alaoui

Journaliste Marocain

 


ef-Le Naufrage de l'Egoz
ef-Le Naufrage de l'Egoz :

Le mercredi 11 janvier 1961, le bateau Egoz était sur le point de faire pour la treizième fois la traversée clandestine vers Gibraltar. C’était un vieux bateau qui avait servi pendant la  2eme guerre mondiale, une ancienne vedette de l’armée britannique reconvertie en bateau de contrebande. A son bord 10 familles de juifs marocains, 42 personnes en tout, prêtes à faire le grand voyage pour « la Terre Promise ». Parmi eux le capitaine Francisco Morilla, 3 hommes d’équipage espagnols, Haim Sarfati, un israélien de 28 ans né à Fès, délégué du Mossad, chargé de la radio, qui effectuait sa dernière mission avant de rentrer se marier en Israël,  Jacques et Denise Ben Haroch, mariés la veille, David Dadoune et ses 2 enfants qui s’était fait prendre avec un faux passeport à l’aéroport de Casablanca et qui était heureux de rejoindre sa femme et ses 2 autres garçons déjà en Israël, Henri Mamane, barman à Casablanca, et sa mère de quatre vingt ans, Hana Azoulay et ses enfants, impatiente de retrouver ses 2 filles parties avec un groupe d’enfants le 2 janvier.
Les passagers étaient épuisés après 600 kilomètres de trajet depuis Casablanca. En effet, pour ne pas attirer l’attention le groupe était sensé faire un pèlerinage à Ouezzane sur la tombe de Amram Ben Diwan. En cas de contrôle après Ouezzane ils devaient prétexter une invitation à un mariage aux environs d’Al Hocema. La traversée de la chaîne du Rif avait été très difficile à cause de la neige et du brouillard. Vers minuit ils s’étaient arrêtés près d’un pont où 2 silhouettes masquées les avaient guidés sur un chemin rocailleux jusqu'à la plage. Là, des hommes armés, membres du réseau du Mossad, le visage recouvert d’une cagoule les avaient aidés à embarquer sur les canaux de sauvetage pour rejoindre le bateau.
Mais à mesure que le bateau gagnait la mer, la houle devenait mauvaise. Pourtant tout avait été vérifié et la météo avait prévu un temps clément. A 3 heure GMT, a dix milles de la cote Marocaine, la coque fatiguée du bateau s’est fendue comme une « coque de noix ». En moins de 5 minutes, l’Egoz a coulé à pic. Sans doute le réseau du Mossad de Gibraltar parvint à capter les SOS et donnèrent- ils l’alerte.  Le capitaine et deux marins réussirent a s’enfuir a bord de l’unique canot de sauvetage. Un chalutier espagnol, le Cabo de Gata les recueilla au lever du jour et donna également l’alerte. Alex Gatmon, le chef du réseau au Maroc, entré en fonction deux mois plus tôt, avertit au plus vite Ephraim Ronnelle , son supérieur qui dirigeait depuis Paris les 3 réseaux d’Afrique du Nord. Les secours vinrent de toute part. Le garde cote Orphée et quatre chalutiers marocains partirent du port d’Al Hoceima. La base britannique de Gibraltar dépêcha une vedette rapide et un avion. Le commandant de la marine française en Algérie ordonna à deux escorteurs proche du lieu de l’accident (le Vendeen et l’Intrépide) de se détourner de leur route. L’attaché militaire de l’ambassade d’Israël à Paris, le colonel Ouzi Narkiss, obtint du premier ministre Michel Debré l’aide de la France. Mais les secours arrivèrent trop tard. Vingt deux cadavres furent retrouvés flottant à la surface retenus par une dérisoire ceinture de sauvetage. Les recherches prirent fin le jeudi 12 janvier 1961 a 14heures 25. On ne retrouva jamais l’épave du bateau ni les corps de 20 des passagers dont ceux de 16 enfants.
Cet événement souleva une émotion considérable dans le monde, accentué par une campagne virulente en Israël et au Maroc (campagne de tracts placardés dans les rues des mellahs appelée opération Bazak) suscitant la colère des autorités marocaines. Le prince héritier Moulay Hassan reçut en audience une délégation de la communauté juive : le Docteur Léon Benzaken, ancien ministre des postes et ami personnel du roi Mohamed V, David Amar, chef de la communauté juive et le grand rabbin David Massas. Ils demandèrent l’autorisation d’enterrer religieusement les morts. A la suite d’une longue négociation extrêmement tendue, le prince accepta à condition que la cérémonie se réduisit au strict nécessaire et qu’aucun parent ne soit admis. Les 22 corps furent inhumés à la hâte dans un coin reculé du cimetière espagnol d’Al Hocema.
Depuis 1980 le 23 teveth a été déclaré jour du souvenir pour le naufrage du bateau Egoz en Israël
Apres des années d'effort et de tractation menées par le gouvernement israélien, des associations en Israël et des personnalités internationales, le roi Hassan II autorisa le rapatriement des ossements des naufragés qui eurent droit à des obsèques nationales au Mont Herzl a Jérusalem le 14 décembre 1992

 

Sources :
Hassan II et les juifs par Agnes Bensimon
Site en hebreux : http://www.egoz.org.il/asp/index.asp


eh-Obsèques des 22 victimes de l'Egoz au Mont Hertzl le 14 décembre 1992
eh-Obsèques des 22 victimes de l'Egoz au Mont Hertzl le 14 décembre 1992 :

 

Apres des années d'effort et de tractation menées par le gouvernement israélien, des associations en Israël et des personnalités internationales, le roi Hassan II autorisa le rapatriement des ossements des naufrages qui eurent droit à des obsèques nationales au Mont Herzl à Jérusalem le 14 décembre 1992


ei-Egoz-Assaf  Lifshitz Sculpteur
ei-Egoz-Assaf Lifshitz Sculpteur

ej-Plateau gravé à la main
ej-Plateau gravé à la main : Ce plateau gravé à la main rappelle toutes les villes du Maroc d'où sont venus les émigrants qui ont quitté le Maroc à bord du Bateau Egoz qui a fait 12 traverseés avant de couler lors de la 13ème.