Ruhama de 1911 à nos jours
C’est en Décembre 1911, le premier jour de Hanouka que fut fondé par un groupe de sionistes d’origine Russe ce qui allait devenir bien plus tard le kibboutz Rouhama.
Le nom de Rouhama s'inspire du Livre d’Isaïe (2/28).
De nombreuses années, Rouhama restera le point le plus au Sud des implantations sionistes de Palestine. On a alors même coutume de définir les frontières des terrains investis par les installations juives au moyen de l'expression : "De Rouhama à Metoula".
En 1917, au cours de la première guerre mondiale les Turcs en collaboration avec les forces allemandes, construisent aux alentours du kibboutz plusieurs camps militaires ainsi que des positions fortifiées sur les hauteurs des environs. Pour faciliter l'approvisionnement en munitions, les Turcs aménagent une route traversant les terres de Rouhama et s'étendant de Nahal Sorek jusqu'aux camps militaires implantés à Gaza.
Les rudes combats tenus à proximité provoquent le ravage d'une bonne partie des terrains agricoles du kibboutz. De part son emplacement et par souci de sécurité, les Turcs déplacent la population de Rouhama qui à son retour retrouvera la propriété saccagée par les bédouins des alentours. A l'issue de la guerre, le kibboutz sera remis en état, mais sera de nouveau évacué lors des émeutes arabes de 1929, qui verra l’anéantissement total de ses infrastructures.
Fortification édifiée à l'intèrieur du Kibboutz actuel
En 1932 , grâce à l'aide financière de la société d'acquisition de terrains "Gan Shlomo" (nommée en l'honneur de Shlomo Aharonson, alors rabbin de Tel-Aviv), les terres de Rouhama sont une seconde fois achetées et permettent ainsi l'acquisition de 2000 dounamim. Les pionniers y plantent des vergers. Mais les émeutes de 1936-1939 provoquent un nouveau départ des membres du kibboutz. Rouhama, ses bâtiments et ses cultures sont une nouvelle fois détruits.
Le KKL se rend alors acquéreur des terres. Le 1er décembre 1943, un groupe issu du mouvement Hashomer Hatzaïr se réinstalle sur les lieux, et posent les jalons du kibboutz actuel.
Dans un premier temps Rouhama servira de base à la Hagana puis servira également de base à l'opération Tour et Muraille, Les armes régulièrement dissimulées dans l'enceinte du kibboutz ne seront jamais découvertes durant les perquisitions britanniques.
Lors de la Guerre d'Indépendance, Rouhama abritera le quartier général de l'Unité Hanéguev, du Palmach laquelle sera à l’origine de l’opération Avak. L'Opération Avak est une opération militaire aéroportée de la jeune armée israélienne, qui dura du 23 août au 21 octobre 1948.
Après deux mois de paralysie des accès au Néguev, il est décidé en août 1948 que, par les airs, les forces du kibboutz Rouhama seraient approvisionnées en armes, nourriture et soldats. Tsahal procèdera à 417 décollages, plus de 2000 hommes seront transportés et quelques 2200 tonnes de matériel transférées. L'aviation égyptienne bombardera plusieurs fois Rouhama durant cette période. L'opération baptisée "Avak" ("Poussière" en français) fait allusion aux vents de poussière provoqués par les décollages réguliers.
Vestige de la Guerre
De 1960 à 1965 les membres du Garin solelim (groupe formé de jeunes adultes originaires du Maroc et formés à l’Hachomer Hatzair et dont j'ai eu le privilège de faire partie) réalisent leur Halya et viennent s’installer au Kibboutz Rouhama, contribuant ainsi par leur esprit haloutzique, à son développement et à sa prospérité.
Salle à Manger du Kibboutz
Aujourd'hui Cependant, Rouhama comme la plupart des kibboutzim a bien changé.
Terminé la salle à manger collective, haut lieu de rencontres de fêtes et d’échanges entre tous les Havehim. Terminé le Gan yeladim où les parents devaient confier leurs enfants.
Ruhama est devenu maintenant un petit village pas tout à fait comme les autres car la nostalgie,de ces années difficiles mais oh combien merveilleuse du temps passé est toujours aussi présente chez nos anciens Havehim qui ont su conserver l'esprit pionnier qui nous a animé à l'époque de notre Halya.